Obscurantisme !

 

C’est un mot que j’ai appris au lycée et que je pensais (à tort), faire partie de ces mots désuets, que je n’aurais probablement plus jamais l’occasion d’utiliser.

Il était employé au début du XIXème siècle, pour définir tout ce qui était contre la philosophie des lumières.

 

C’est étrange, comme j’ai souvent fait référence, ces derniers temps, aux philosophes des lumières. Pas si étrange que ça finalement, puisqu’ils défendaient la Tolérance, la Liberté et l’Égalité.

Parmi eux, Montesquieu, dont mon lycée à Herblay, en banlieue parisienne, portait le nom. Il y’avait cette citation qui m’a marquée et que j’ai utilisée, souvent, dans mes communications : 

 

« Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie ; il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux ».

 

Deux siècles plus tard, les valeurs défendues par ces philosophes semblent faire partie du passé. Et comme par revanche, l’obscurantisme gagne les esprits, les cœurs et les actes.

 

La bêtise, les préjugés, l’étroitesse d’esprit, la méchanceté, l’intolérance, la violence, la mauvaise-foi… sont des comportements humains qui ont toujours existés. Ils qualifient des actes vils, souvent représentés dans les arts, la littéraire, le théâtre, le cinéma par des personnages caricaturés, qui projettent tout ce qu’on ne veut pas être.

 

Ces personnages, qu’on imagine fictionnels, qu’on ne pense pas croiser sur nos écrans ou pire, sur notre route.

 

Ils étaient représentés par des anti-héros qualifiés par la jeunesse d’aujourd’hui d’« aigris » qui me font penser à Tartuffe. C’est l’image qui me vient systématiquement à l’esprit quand je pense à ce type d’individu. 

Mais en ce début du XXIème siècle, c’est la jeunesse qui endosse le rôle et qui par ses paroles et ses actes n’a rien à envier aux esprits obscurs du moyen-âge.

 

Depuis le 07 octobre, ces comportements ont atteint leurs paroxysmes !

 

Je me refuse le plus souvent de lire les commentaires sous les articles. 

 

Il y’a eu cette publication de la marque de prêt-à-porter, Zara. Une publication où les couleurs portées par le mannequin peuvent rappeler celles du drapeau Palestinien. Il fallait ce mélange de couleurs pour enflammer la toile et susciter des milliers de commentaires. Des commentaires aussi violents les uns que les autres. Tout y passe : la dignité, le respect, les droits élémentaires, la vie et la mort… Une horde de mots plus écœurants les uns que les autres, proférés pour la plupart, par des jeunes, premiers clients de la marque.

 

Un exemple parmi des centaines de milliers d’autres. Il suffit de faire un tour du côté des réseaux sociaux ou de certains plateaux télé.

 

J’ai décidé, de ne plus voir. D’abord, ça ne m’apporte rien. Et pour protéger mon équilibre mental. 

Mais la haine tape à votre porte quand vous vous attendez le moins.

 

Elle s’immisce pernicieuse, l’air de rien et commence par un échange d’idée dans une cours d’école. On se dit que c’est bien, que nos enfants développent leur esprit critique. Je leur dis qu’il n’est pas très intéressant de toujours échanger avec des personnes qui sont d’accord avec nous. Qu’on a besoin pour réfléchir, d’écouter d’autres points de vue, d’apprendre à argumenter pour se remettre en question.

On ne s’attend pas qu’en face, il arrive parfois, qu’un jeune esprit, à peine sortie de l’enfance, puisse porter une telle haine. Des préjugés si ancrés, de l’intolérance exacerbée et une absence totale d’empathie, qui lui font proférer des menaces de mort. Comme si l’autre en face n’est rien. N’existe pas ou existe trop. 

 

Et quelques fois, les mots se transforment en actes.

 

Quand l’obscurantisme engendre le crime, il y’a urgence à ressusciter, tous ces philosophes. De lire, de penser et de jouir de la vie. A 16 ans, c’est d’amour et de liberté que notre esprit se nourrit et non d’intolérance et de haine.

Image: visuel d'une publicité de Zara (groupe INDITEX)