Ce fichu virus et le jeu du Yoyo!
Comme tout le monde, au début, on s’est dit, on n’a pas le choix ; il faut se protéger ! Et pour se protéger il faut se confiner.
Pour beaucoup de pays, en dehors de la chine, le confinement a commencé en mars.
Dans l’esprit collectif, cela devait durer quelques semaines. On écoutait les spécialistes, on découvrait comment la pandémie avançait ou reculait à différents endroits du globe.
Des pays ont « gagné la bataille » et ont été montrés en exemple. Des médecins, aides-soignants, personnels d’entretiens… ont été applaudis.
Et puis on est là, quelques mois après. On voit des pays qui se déconfinent, d’autres qui se reconfinent et d’autres qui jouent au Yoyo.
J’habite Alger et ici, on joue au Yoyo ! Dans l’esprit des gens, qui ont respecté, plus, que moins les règles de « confinements » en Algérie, depuis la mi-mars, la fin du ramadan devait sonner la fin des mesures restrictives.
D’abord parce que, oui les gens ont plutôt été prudents (les chiffres à fin mai étaient encore maîtrisés), sachant que les hôpitaux ne pouvaient pas faire face à un afflux de malades, quel qu’il soit. Ensuite parce que en, Algérie, le protocole du Dr Raoult a été suivi, comme dans beaucoup de pays africains. Enfin, l’été arrivait, les températures allaient augmenter et le virus devait perdre de sa virulence…
Il y’a eu des tentatives, des assouplissements et des réouvertures. Mais le virus, reprend, le nombre de personnes contaminées augmente, alors on referme certains commerces, certains lieux, on oblige le port du masque en voiture, on élargit le couvre-feu… Bref, on joue au Yoyo, pour gagner du temps, limiter la casse, se dire que ça finira par passer.
Sauf que ça ne passe pas, le virus continue à progresser, ici et ailleurs.
Alors, moi je râle. Je ne suis pas la seule à râler. Mais je râle contre les décisions prises que je ne trouve pas toujours cohérentes, contre le manque de visibilité sur les prochaines étapes, contre les gens qui se comportent comme si de rien n’était au vu et au su de tous.
Et là je me suis agacée de râler. Ce matin, je me suis dit arrête de râler et propose. Peut-être que ce tu vas proposer sera vide de sens, incohérent, impossible à mettre en place, mais propose quand même. Au moins j’ouvrirais un débat. Et peut-être, que cela va aboutir à un début de réflexion et de solution.
De toute façon ça ne peut pas être pire… on joue déjà au Yoyo !
Premier constat : les personnes âgées sont les plus touchées. J’ai entendu à la radio que neuf personnes sur dix décédées du COVID 19 ont plus de 60 ans.
Solutions : une campagne ciblée pour cette population en particulier et un confinement strict. Ça tombe bien, beaucoup sont à la retraite.
Je sais que dans nos traditions, on ne peut pas laisser les parents et grands-parents seuls, on doit leur rendre visite, passer du temps avec eux… Oui, par téléphone, sur le pas de la porte avec port du masque, on leur apporte leurs courses, on s’assure qu’ils vont bien. On évite les accolades, on les voit, mais de loin.
2ème constat : les personnes diabétiques, obèses et d’autres maladies que je laisse le soin aux spécialistes de citer, sont la cible de ce virus et y sont donc plus vulnérables.
Solutions : Identifier toutes ces personnes via leurs médecins et dossier à la sécurité sociale. Recommander le télétravail lorsque c’est possible et quand ce n’est pas le cas, assurer une prise en charge par la CNAS.
Le but, vous l’aurez compris, protéger les plus fragiles.
3ème constat : la distanciation sociale limite la propagation du virus jusqu’à le faire disparaitre.
Solutions : renforcer la communication et la répression dans ce sens. Port du masque dans les lieux publics. Ça ne signifie pas le porter quand on marche seul dans la rue ou lorsqu’on est dans sa voiture. Mais lorsqu’on est dans la foule, au marché, en faisant la queue devant un magasin, à l’intérieur de tout lieu public…
Ouvrir les cafés, les restaurants, les lieux de loisirs et de culture et donner la responsabilité aux gérants de faire respecter des règles claires de distanciation et de protection de leurs personnels et clients.
Aujourd’hui ces lieux sont fermés. Les gens sont dehors, d’abord parce qu’ils ont passés plus de 2 mois enfermés, ensuite parce que nous sommes en période de vacances scolaires et enfin parce qu’il fait plus de 30 degrés.
Les gens ne peuvent pas faire autrement que de sortir. Pourtant des règles existent et des amendes sont censées être appliquées pour ceux qui ne les respectent pas. Mais la police le sait bien, ce n’est pas possible, ils ne vont pas verbaliser tout le monde, ni tous les mettre en prison.
Donc soyons cohérents. Redonnons au gens leur liberté de vivre et souvent de survivre. Responsabilisons les gérants de ces lieux qui accueillent le public, à eux de faire respecter les règles.
C’est du gagnant-gagnant et les autorités pourront compter sur un contrôle supplémentaire et oui, verbaliser quand ce n’est pas respecté. On le sait, en Algérie, il est plus facile de sanctionner un professionnel dans l’exercice de ses fonctions, qu’une personne lambda.
Les hôpitaux se remplissent, mais les cabinets des psychologues et autre coach de vie également. Dans nos rues on croise de plus en plus de mendiants. A nos portes sonnent des personnes à la recherche de travail, de nourriture, de médicaments. La violence se multiplient dans les quartiers dits cossus…
J’arrête de râler. J’ouvre le débat. Je propose des solutions. Soyons acteurs de notre vie. Sauvons notre peau. Et par pitié, arrêtons de jouer au Yoyo!
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