Un malade imaginaire !
Il était une fois un homme…, qui vivait dans un pays, pas si lointain, entre terre et mer, doté des plus belles richesses et dont les habitants étaient capables du meilleur comme du pire.
Au moment où on raconte cette courte
histoire, le peuple de ce royaume faisait preuve d’une docilité mêlée de
désespoir car la peste s’est abattue sur lui et notre homme avait été intronisé
roi !
Ne brulons pas les étapes et
reprenons depuis le début.
A l’aube de ce nouveau siècle,
qui s’annonçait aussi brillant que celui des lumières, notre royaume s’ouvrait
au monde et son peuple, plein d’espoir, n’avait qu’une chose en tête, prendre
sa part du gâteau.
Il faut dire que le 20ème
siècle fût difficile, entre guerre et victoire, entre mort et renaissance,
notre royaume a tenu bon, mais au prix de beaucoup de sacrifices. Du sang a coulé,
des mères ont pleuré et des enfants sont partis.
Après avoir combattu l’ennemi extérieur,
un coq prétentieux, il a fallu combattre les gueux qui voulaient s’emparer du
pouvoir, entrainé par des sorciers, prétendants tuer au nom de Dieu.
Le 20ème siècle se
termine dans un bain de sang, dans une guerre fratricide qui s’achève par un
pardon forcé, un peu comme deux enfants qu’on oblige à faire la paix sans
explication ni réparation.
Le peuple fatigué, n’avait qu’une
envie, vivre !
Un ancien de la cour, qui s’était
enfuit sur d’autres terres, n’ayant plus les bonnes grâces du monarque d’alors,
avait réussi cet exploit et promis au peuple, s’il en était aimé, de lui donner
à boire et à manger.
Pendant les premières années de
son règne, il s’est appliqué à ouvrir le pays, à construire des routes et des
nouvelles villes. Les étrangers venaient par milliers s’y installer pour y
faire fortune. On a laissé les gueux s’enrichir et donner des terres à la
nouvelle cour.
Le nouveau roi a pris sa
revanche. Il a sauvé le pays. Sa cour s’agrandit et son pouvoir aussi.
Ce pouvoir qui monte à la tête et
qui brouille les yeux et l’esprit. Ce pouvoir qui ne permet plus de regarder les
choses en face et qui finit par nous perdre. Des siècles et des siècles de rois
déchus, parfois décapités et aucune leçon retenue.
A croire que ce pouvoir envoûte
celui qui le possède.
Pendant ce temps, les profiteurs
profitent, les riches s’enrichissent et les pauvres, ont reçu tellement de
poudre aux yeux, qu’ils en mordent la poussière. Jusqu’au jour où tout s’arrête.
Dans ce royaume, comme dans d’autres,
le peuple a pris la rue et non les armes et a scandé son malheur. Des mois à
battre le pavé, ce qui a eu pour conséquence la tête du roi et de sa cour.
Le peuple heureux, voulait encore
et encore rebâtir le royaume. Mais il fallait trouver un chevalier, un vrai, celui
capable de bien s’entourer et de régner avec bravoure et bienveillance. Mais il
tarde à pointer son nez.
Pendant ce temps, d’autres, dans
les tréfonds du château, se préparaient pour le trône.
Et sans crier gare, avant que le
peuple s’en aperçoive, un autre nouveau roi se présente, plein de promesse. Lui
aussi va réconcilier son peuple, va transformer les lois, va redonner confiance
et faire briller son pays.
Ce roi, c’est notre homme. Un
ancien de la cour, qui en a lui aussi, été banni. Il connait les basfonds du château
et ses intrigues.
Quand il est intronisé, le peuple
ressent un soulagement mais pas d’espoir. Ça s’agite au sommet, mais c’est sans
compter sur la peste.
Elle s’abat sur le monde et l’assigne
à s’arrêter. Des morts par milliers en sont victimes. Rentrez chez vous et
restez-y, ordonnent presque tous les rois de tous les royaumes. Coupez-vous du monde et
protégez-vous.
Mais pour combien de temps ?
La faim commence à tordre les
ventres et il faut agir. Montrer son courage et sa valeur. C’est le moment de
se comporter en roi et de sauver son peuple.
Mais notre roi se cache. Certains
disent que la peste s’est abattue sur lui. D’autres qu’il en a peur. Il parait même
qu’il aurait déserté. Des mois que son peuple ne l’a vu, ni entendu.
Voilà le prélude d’une « nouvelle
ère ». Pour le reste c’est une page blanche, chargée d’un lourd passé mais
dont l’avenir reste à écrire.
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