Le management sous tension

Il arrive que des managers, pourtant compétents, investis et sincèrement engagés dans leur mission, en viennent à perdre pied. Pas à cause d’un manque de savoir-faire, ni parce qu’ils seraient émotionnellement fragiles. C’est plus insidieux. Une forme d’épuisement intérieur qui ne se dit pas, qui ne se voit pas toujours, mais qui agit en profondeur. Un brouillard qui s’installe, rendant flous les objectifs, pesantes les décisions et creux les échanges. On parle souvent de surcharge mentale pour désigner l’accumulation de tâches, la dispersion de l’attention, le sentiment de ne jamais avoir fini. Mais ce dont il est question ici est d’une autre nature. C’est une surcharge plus émotionnelle que cognitive, plus systémique que personnelle. Celle qui survient quand un manager ne parvient plus à relier ce qu’il fait à ce qui fait sens. Quand il perd l’élan, non pas par lassitude, mais parce que le système dans lequel il évolue ne lui offre plus d’espace pour penser et se recentre...